J’ai le rêve d’une éducation spécialisée
La direction du site de l’IREIS de Bourg-en-Bresse (établissement de formation en travail social) a émis le vœu cette année de marquer la réussite des candidats des filières d’assistants familiaux, d’éducateurs jeunes enfants, d’éducateurs spécialisés, d’assistants sociaux et du CAFERUIS par une cérémonie commune de remise des diplômes. L’idée est bienvenue qui voit l’époque contemporaine être de plus en plus soumise à l’urgence du quotidien et ne plus savoir remarquer ces instants essentiels constitutifs du devenir des personnes. Car si le diplôme est sans doute un détail dans un parcours d’abord centré sur la professionnalisation des futurs acteurs (laquelle professionnalisation demeure la voie royale à l’exercice d’un métier), le diplôme vient malgré tout sanctionner l’engagement de personnes ayant mobilisé et déplacé une part essentielle d’elles-mêmes afin d’advenir à ce statut de professionnel. Aussi, et bien que nous sachions combien l’éducation spécialisée est soupçonneuse à l’égard de tout ce qui dans l’école, déjà elle-même entachée de légitimité, vient surligner les aspects de mérite et de réussite, une cérémonie de remise des diplômes est sans doute, aujourd’hui et face à l’ampleur de la crise sociétale, l’une des meilleures façon de refaire institution, de remobiliser les identités professionnelles et d’asseoir une reconnaissance des métiers de l’éducation spécialisée et du travail social.
Invité par les équipes pédagogiques et la direction d’IREIS à être le parrain des promotions de la cuvée 2017 et à disserter sur la dimension du rêve (Rêver l’homme, rêver les métiers de l’humain), j’ai pu exprimer à l’adresse de ces futurs professionnels, qu’ils soient appelés à occuper des fonctions de cadre ou d’accompagnateur au quotidien, une invitation à se saisir des opportunités offertes par les temps présents afin de renouveler les pratiques tout en sachant préserver les valeurs de l’éducation spécialisée et du travail social.
2 Replies to “J’ai le rêve d’une éducation spécialisée”
Bonjour,
En effet il est grand temps de changer les pratiques professionnelles, face à changement de société…Je suis en formation éducateur spécialisé en « passerelle » et je travaille en chrs.
Mon mémoire s’intitule « l’éducateur, garde-fou ou véritable acteur dans sa posture éducative?
Si des changements profonds ne s’opèrent pas dans l’accompagnement des personnes accueillies en chrs, je changerai ma « posture » à chaque fois que nécessaire…jusqu’à épuisement et je serai remplacé, qui lui même le sera etc…..
J’aime bien l’idée d’un adulte éducateur acteur de sa posture… En revanche, je comprends moins bien la fin de votre message sur le fait de changer de « posture jusqu’à épuisement ». La posture, dès lors qu’elle n’est pas une « imposture » est élaboré par chaque professionnelle en raison des valeurs qui ont présidé à son engagement dans le métier et des savoir-faire et savoir-être qu’il a su élaborer (aujourd’hui appelés communément « compétences »). Ces valeurs et ces savoirs prenant place dans un vaste projet à la fois éthique et politique rapidement nommé « humanisme ».