Care, bienveillance, amour…de l’humanisme en travail social

Care, bienveillance, amour…de l’humanisme en travail social

humanismeLa publication de l’ouvrage Oser le verbe aimer en éducation spécialisée n’est pas passée inaperçue et les invitations à en débattre se multiplient, suscitant à chaque fois un réel plaisir mais requérant aussi  un gros travail de préparation afin d’adapter l’intervention au contexte. C’est l’occasion offerte de revenir notamment à Comment aimer un enfant de Janusz Korczak et cette superbe incitation à l’adresse des métiers de l’humain : « Moi je veux que l’on apprenne à aimer et à comprendre ce merveilleux « je ne sais pas » de la science moderne lorsqu’elle s’applique à l’enfant, ce « je ne sais pas » éblouissant de vie et de surprise, de création. » Ce « je ne sais pas » qui est au commencement de l’écriture de Oser le verbe aimer parce que souvent murmuré par les professionnels dans les ateliers de groupe de réflexion sur la pratique, alors que ce même « je ne sais pas » est au cœur de la relation de confiance que ces derniers ont su nouer avec l’enfant (pp.131-138). Ce lundi 23 octobre, étant invité par l’EPMS Ar Brug (Morlaix) à travailler sur cette notion de présence, à soi et à l’autre, dans la relation d’aide éducative et de soin, je vais structurer l’intervention selon la logique (une grammaire praxéologique) d’une double implication :

1e implication : Si la relation d’aide éducative et de soin veut atteindre son objectif, à savoir aider une personne repliée sur ce processus de survie qu’est la mise en scène de ses symptômes à prendre le risque d’un autre possible dans sa trajectoire de vie, à s’extraire de la réitération du même et à se déplacer dans son comportement, alors la relation d’aide éducative et de soin doit être une relation d’amour

2e implication : Si savoir aimer en éducation spécialisée est une compétence professionnelle alors la présence à soi est un élément essentiel d’une posture qui de dessous « le moindre geste » (Fernand Deligny) laisse advenir une écoute et un dialogue attentifs à l’être bien plus qu’à son paraître.

2 Replies to “Care, bienveillance, amour…de l’humanisme en travail social”

  1. Sans entrer dans de grands débats, étant éducateur depuis 20 ans et en proie, et spécialiste des RPS en travail social, il me semblerait nécessaire de parler de bienveillance institutionnelle.
    De quelles manières être dans la bienveillance avec nos publics lorsque l’on est maltraité par nos institutions. Bien traité les professionnels leur permettrons d’être en mesure de bien traiter avec bienveillance et amour les publics.

    Selon B. Bouquet, dans « management et travail social », l’action sociale serait définie surtout à partir des logiques d’intervention professionnelles. Mais de nouvelles problématiques sociales, l’augmentation des besoins font que de multiples questions apparaissent sur le rôle de l’encadrement. Ce dernier est amené à modifier sa fonction, qui se « complexifie », et tend à se rapprocher d’un modèle de management proche de celui de l’entreprise, intégrant des notions de rentabilité, de démarche qualité, d’efficacité. Nous ne pouvons que contester cette dérive car le social n’est pas un marché, les populations accompagnées ne sont ni à vendre ni des variables d’ajustement. Les professionnels quant à eux peuvent être en proie aux effets néfastes de ces relations d’entreprise, et malgré que la spécificité de l’action sociale reste marquée d’une perspective éthique, il est utile d’agir sur ce que l’on nomme le « management bienveillant » afin de réduire les tensions et d’augmenter le bien-être au travail. Ainsi, X.C. De Saint Cyr rappelle que « le manager bienveillant fait preuve de respect et d’humanité au quotidien afin de mettre de l’huile dans les rouages de l’équipe et de la faire avancer », et avance sept mots clefs. L’égo serait à mettre de côté pour mettre en avant l’intérêt collectif, l’empathie pour ressentir ce qu’éprouve un salarié en difficulté ou en conflit (ou concept de résonance), la coopération sans toutefois ne pas céder sur ce qui est le centre de son travail ou de l’organisation (chercher ensemble une solution positive pour chacun), ou encore le compliment qui est une façon de montrer que l’on s’intéresse à l’autre. Nous ajouterons le regard positif, le sourire comme « clef d’accès » au plaisir dans le travail, et enfin le fameux droit à l’erreur à s’appliquer à soi-même. Par ailleurs, « l’appel à plus de bienveillance au travail », signé par de nombreux dirigeants, managers, salariés, psy, etc, engage à réfléchir autour de trois grand thèmes, à savoir donner du sens au travail de chacun, développer la qualité des relations et le mieux vivre ensemble, et veiller au bien-être des individus. Nous le voyons, à l’heure des restrictions budgétaires, de l’individualisme rampant, des difficultés d’organisation, il reste de la place pour faire avancer le « plus d’humain ». Question de volonté ?
    Bouquet Brigitte, « Management et travail social. », Revue française de gestion 9/2006 (n° 168-169), p. 125-141
    2 Xavier Cornette de Saint Cyr est l’auteur de :  » Pratiquer la bienveillance, par l’écoute active et l’empathie  » et  » Petit traité de sagesse bouddhiste à l’égard des occidentaux « , chez Jouvence Editions
    3 http://journee-de-la-gentillesse.psychologies.com/La-bienveillance-au-travail/Appel-a-plus-de-bienveillance-au-travail

    Cordialement,
    ludwig Maquet

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